La spiruline, Qu'est ce que c'est
"La plus grande partie de l’oxygène produit par ces cyanobactéries primitives s’est combinée avec les ions ferreux (Fe++) dissous dans les eaux pour former un précipité d’oxyde ferrique (Fe3O4). Ce n’est qu’après que la concentration en fer de l’eau de mer se soit réduite à environ un gramme par 50 mètres cubes d’eau de mer qu’il à été possible à une quantité notable d’oxygène de conquérir et modifier l’atmosphère. Ce nettoyage océanique du fer à prit plusieurs centaines de millions d’années."
Texte tiré du livre de Ripley Fox : Spiruline Technique pratique et promesse
Origine & découverte
à la source de l'une des premières forme de vie
De la famille des Cyanophycées, la spiruline est une cyanobactérie; "cyan" la couleur bleue qui lui vient d'un pigment naturel, la phycocyanine, sa protéine. De forme spiralée microscopique, son autre pigment, la chlorophylle lui donne sa couleur verte foncé.
Utilisée depuis la nuit des temps, elle a su traverser les âges pour ses apports nutritionnels.
Arthrospira platensis
l'algue bleue verte d'eau douce
de La spiruline à l'origine du vivant
ou la genèse du vivant sur Terre
La spiruline est une micro-algue apparue sur terre il y a 3,5 Milliards d'années. C'est l'une des premières formes de vie sur la planète.
On parle d'algue mais c'est plus précisément une cyanobactérie. Afin de se reproduire, elle capte l'énergie solaire et réalise la photo synthèse. Elle transforme le gaz carbonique en matière organique tout en dégageant de l'oxygène. Elle participa à l'enrichissement atmosphérique.
La spiruline n'est pas un organisme marin. Elle se développe à l'état naturel dans les lacs d'origine volcanique, de la ceinture tropicale. Ce sont des biotopes bien spécifiques qui se caractérisent par une eau chaude (20 à 40°C), alcaline (pH 9 à 11 !) et très riche en sels minéraux.
On la trouve naturellement au Mexique, dans les Andes, en Inde, en Chine mais aussi en Afrique dans de grands lacs comme au Tchad, berceau de son usage traditionnel et même en France ! Une lagune en Camargue abrite la précieuse algue spiralée.
La spiruline, découverte
d'une alimentation ancestrale
source de nutriments : de l'antiquité à aujourd'hui.
La spiruline a été consommée par l’homme bien avant que les Occidentaux ne la « découvrent » au XXème siècle. Née il y a plus de trois milliards d’années, elle est consommée depuis l’Antiquité et a probablement servi d’aliment dès la Préhistoire.
Elle a constitué durant des siècles la base alimentaire de plusieurs populations comme les Aztèques et les Mayas en Amérique Latine ou bien même les Kanembous au Tchad.
Inconnue en Europe, des scientifiques l’identifient pour la première fois en 1940 en Afrique. Ce n’est que 30 ans plus tard qu’elle est soumise à des analyses qui très vite révèleront ses propriétés nutritives exceptionnelles. Aujourd’hui encore, on lui découvre de nouvelles qualités.
La spiruline et les azthèques
la galette azthèque Tecuitlatl ou fromage de terre
La chronique des expéditions d’Hernan Cortez en Amérique mentionne notamment la manière dont les habitants de Tenochtitlan (Mexico) puisaient dans le lac Texcoco une sorte d’algue qu’ils nomment Tecuitlatl.
Le conquistador Francisco Lopez de Gomara fut le premier à mentionner l’utilisation alimentaire de la spiruline par les Aztèques : « Avec des filets à mailles très fines, ils collectent à une certaine époque de l’année une espèce de purée qui se forme sur l’eau des lacs de Mexico ; ils l’épaississent et ce n’est ni plante ni terre, mais quelque chose comme de la boue.Ils la moulent au sol, comme on fait du sel. Elle s’épaissit et sèche. Ils en font des gâteaux semblables à des galettes qu’ils vendent non seulement sur le marché local, mais aussi loin de la cité. Ce produit se consomme comme le fromage. Il a une saveur salée qui est agréable ».
Nommée Tecuitlatl par les Aztèques, cette algue constituait l’aliment de base des «coureurs de poisson». Les Aztèques ayant déjà remarqué les propriétés tonifiantes de la spiruline, ces galettes sont notamment consommées par les guerriers, et par les « coursiers » chargés par l’empereur Moctezuma de lui rapporter du poisson frais. Les chevaux n’existant pas encore en Amérique (ils seront introduits lors de la conquête espagnole), et Mexico se trouvant à 300 kilomètres de la mer et à 2000 mètres d’altitude, ces athlètes se nourrissaient de biscuits à la spiruline afin de pouvoir effectuer en courant le trajet reliant la côte à la capitale, et livrer ainsi à leur empereur du poisson fraîchement pêché.
Les Aztèques l’utilisaient jusqu’à l’arrivée des conquistadores espagnols qui en restreignirent sévèrement la consommation, aussi préfèreront-ils assécher les lacs pour faire pousser des céréales. L’habitude de récolter le « fromage de terre », comme l’appellaient aussi les Aztèques, disparaissait donc avec leur brillante civilisation. Pendant quatre siècles, nous avons perdu connaissance de l’existence de cette manne. Ainsi, les Aztèques et, selon toute probabilité, les Toltèques avant eux récoltaient la spiruline.
sources : les revues CIRAD - Cahiers Agricultures Vol. 2 N°4 (1993) "Le "Tecuitlatl", concentré de spirulines source de protéines comestibles chez les Aztèques"
La spiruline,
ou le secret des Kanembous
Le Dihé ou une base alimentaire traditionnelle
C’est dans les années 50 et 60 que la spiruline va être mise en pleine lumière. En 1959, l’ethnologue Max-Yves Brandily se rend au Tchad pour y tourner un documentaire. Frappé par les bienfaits manifestes de la consommation de spiruline par les Kanembous, il publie à son retour un article dans la revue Sciences et Avenir, écrivant notamment : «Depuis des lustres, une tribu primitive du Tchad exploite la nourriture de l’an 2000 ».
Intrigués par le dihé, les scientifiques observent la manière dont les femmes Kanembous (tribu du sud Kanem) filtraient l’eau du lac Tchad et des mares adjacentes pour recueillir une substance, une boue bleue-verte qui se révèle être de la spiruline. Ils la mélangeaient au mil pour en faire un gâteau appelé “dihé“. Ces aliments étaient très appréciés car peu coûteux et très nutritifs.
Après quoi c’est une expédition belge, menée par Jean Léonard, qui arrive à Fort-Lamy en 1964 et qui confia un échantillon de galette verte séchée acquise dans un marché à P. Compère, un autre botaniste, lequel identifia la substance en question comme Spirulina platensis. Ils comprennent alors que c’est grâce à cet aliment que ce peuple est le seul de la région à ne pas souffrir de malnutrition, malgré un environnement désertique.
Chaque jour, les femmes Kanembou récoltent la spiruline fraîche dans le lac pour en faire des galettes. Elles l’utilisent pour la base de toutes leurs sauces dans laquelle elles trempent la céréale locale. Les galettes de spiruline sont aussi vendues au marché. Aujourd'hui, le dihé fait encore partie de la cuisine tchadienne. Une coutume pratiquée sans doute depuis des siècles, et qui ressemble beaucoup à la manière dont les Aztèques récoltaient le Tecuitlatl.
La spiruline, cette algue aux vertues incroyables utilisées depuis des millénaires
Un superaliment pour une haute valeur nutritionnelle
Ce documentaire retrace l'histoire de la spiruline, depuis sa découverte dans le bassin du lac Tchad jusqu'à son utilisation aujourd'hui et met en lumière les enjeux de sa conservation durable. Il rend hommage aux femmes du lac Tchad qui ont offert la spiruline au monde.
La spiruline, ou dié, est une algue originaire des rives du lac Tchad, cultivée par les femmes Kanembu. Reconnue pour ses nombreuses qualités, elle est aujourd'hui utilisée dans les traitements contre la malnutrition, comme complément alimentaire et dans les cosmétiques. A travers son projet Biosphère et Patrimoine du Lac Tchad (BIOPALT), l'UNESCO soutient les populations locales dans leurs projets d'économie verte concernant sa production.
L'UNESCO, l'Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture, promeut la science, la paix, les droits de l'homme et la biodiversité dans son ensemble et agit par le développement de programmes internationaux dans le domaine des des sciences écologiques, de l’eau douce, des sciences de la terre ainsi que des sciences marines.